アラン幸福論 3.悲しいマリー (Marie triste.)

さて、アラン幸福論も第三回まで訳して参りました。

今回は内容も分かりやすく、フランス語も平易なので、学習にはうってつけかなあと。

フランス語を勉強されているかたは、ぜひ原文と対照させて読んでみてください(私が大分荒っぽく訳しているのがばれそうですが)。

もちろんそうではないかたも、気分の浮き沈みがどうしておこるのか、そのへんについてアランが書いていますので、特に気分が沈んでいる方にはちょうど良い文章になるかもしれません。

 

 

悲しいマリー

 

 規則ただしくやってくる、ある狂気についてよく考えてみよう。心理学者たちが幸運にも発見した、「悲しいマリーと嬉しいマリー」はとくによく知られている。忘れられがちなことなのだが、語り伝えてゆきたい歴史である。

 あるところにマリーという少女がいて、この少女はある週には陽気で、別の週には悲しそうにしていた。その周期は時計のように正しかった。

 彼女が陽気な時には、すべてがうまくいった。雨降りでさえ、まるで太陽みたいに愛した。どんなに小さな友好のしるしも彼女をうっとりとさせた。彼女が恋人について考えているとき、彼女はこう言った。

「なんてわたしは幸福なのかしら!」

 こういう時、彼女は一切退屈しなかった。思いつくほんの小さなアイデアでさえも、生き生きとした色に輝いているようで、それらは彼女にとって、皆を喜ばせる健やかな花のように思われた。そのような状態の少女マリー。読者のみなさんにはこのような状態であって欲しい。

 

 しかし、かつて賢者が言ったように、全ての壺に取っ手が二つあるように、全ての出来事には二つの側面があるものである。もしそう願ったら、片方は耐え難いもので、片方は励ましと慰みに満ちている。でも、幸せになるための努力というのは、敗北を知らないものなのだ。

 

 ところが、翌週にはマリーの全てが変わってしまう。彼女の喋り方は気だるく、絶望しているような雰囲気さえある。もはや何も彼女の気を引くようなものはない。彼女の眼差しは、全てのものを萎れさせるようになってしまった。彼女はもう幸福というものを信じていない。もちろん愛情など信じていなくて、これまで誰も彼女のことを愛したことがないと思っているようである。彼女の周りの人は、マリーのことを愚かで面倒な少女だと考えていると思い込んでしまっている。彼女の症状は、考えれば考えるほど悪化していった。そのことを彼女も分かっていた。彼女は少しずつ死に近づいていたのだ。

 彼女は医者に向かってこんなことを言った。

「あんたはわたしに興味があるような素振りをして、わたしにそう思わせたいんでしょう。あんたの茶番には騙されないわよ」

 もはやマリーにとって、褒め言葉はバカにしているのと同じだった。親切をしても侮辱と受け取られた。何か秘密めいたことがあったら、それは真っ黒な陰謀と思われた。これらの想像力の悪さには、付ける薬というものがない。

 不幸な人間にとっては、どんなにすばらしい出来事も虚しい微笑みに過ぎないのだ。わたしたちが信じている幸福というものの中には、意志の力が案外はたらいているものなのである。

 

 しかし心理学の医者はある教訓を引き出した。それは健気な魂にとっては恐ろしいテストとも言えるものだった。

 その医者は多くの観察と、気分が変化する周期を計測し、血球を立方センチで数えるということを行った。導き出された法則は鮮やかなものである。

 喜びの時期の終わり向かって、血球の数は減ってゆく。その反対に、悲しみの時期の終わりにかけて、血球の数は増えてゆく。つまり、血の量の多い少ないが気分の変化の原因だったのだ。マリーの想像力の幻影の原因もこれであった。このようにして医者は、患者の悲しい訴えにも答えることができるようになるのだ。

「落ち着いてください。明日には幸せになりますから」という具合に。しかし、マリーはまったく信じようとしない。

 

 さて、このことを受けて、悲しみのどん底にいると思っている私の友人がこんなことを言った。

 

「こんなにはっきりしたことはないね。ぼくたちには何も出来ないじゃないか。いくら何かを考えたところで血球の数を増やせるわけではないだろう。哲学というのは虚しいな。要は、宇宙は、ぼくたちに喜びとか悲しみを、季節が変わるみたいに一定の法則で与えるわけだろう。雨が降ったり、晴れたりするみたいにさ。『幸せになりたい』と思うことは、『散歩でもするか』とかいう思い付きと同じ程度のものということなんだろう。要するに、ぼくたちは耐えなくてはいけないわけだ。いやあ、立派な慰みだね!」

 

 物事はそんなに簡単ではない。だが、はっきりしていることは、厳しい判断を噛み締めた時や、不吉な予言や、思い出したくないような記憶の中に、私たちは本当の悲しみの姿を見るということである。私たちは色んな方法でそれを味わう。

 しかし、もし血球のことを知っていたら、想像力に怯えることを笑い飛ばせるのだ。悲しみを感じたら、それを体の中に押し戻せばいい。疲れたか、ちょっとした病気なのだと思えばいい。裏切られるよりも、胃が痛いというほうがまだ耐えられる。

 なによりも、悲しみに駆られて「わたしには本当の友達などいないのだ」とのたまうよりも、「ちょっと血球が足りてないみたいだ」というほうがよっぽどマシではないか?

 物事を考えすぎてしまう人は、憂鬱の原因と鎮静剤を同時に押しのけてしまう。血球についての考え方はより注目されるべきなのではないか? それは、同時に二つの療法への扉を開くものだからだ。

 

1913年 8月18日

 

 

 

 

Il n'est pas inutile de réfléchir sur les folies circulaires, et notamment sur

cette « Marie triste et Marie joyeuse » qu'un de nos professeurs de psychologie

a heureusement trouvée dans sa clinique. L'histoire, déjà trop oubliée,

est bonne à conserver. Cette fille était gaie une semaine et triste l'autre, avec la

régularité d'une horloge. Quand elle était gaie, tout marchait bien ; elle aimait

la pluie comme le soleil ; les moindres marques d'amitié la jetaient dans le

ravissement ; si elle pensait à quelque amour, elle disait : « Quelle bonne

chance pour moi ! » Elle ne s'ennuyait jamais ; ses moindres pensées avaient

une couleur réjouissante, comme de belles fleurs bien saines, qui plaisent

toutes. Elle était dans l'état que je vous souhaite, mes amis. Car toute cruche,

comme dit le sage, a deux anses, et de même tout événement a deux aspects,

toujours accablant si l'on veut, toujours réconfortant et consolant si l'on veut ;

et l'effort qu'on fait pour être heureux n'est jamais perdu.

Mais après une semaine tout changeait de ton. Elle tombait à une langueur

désespérée ; rien ne l'intéressait plus ; son regard fanait toutes choses. Elle ne

croyait plus au bonheur ; elle ne croyait plus à l'affection. Personne ne l'avait

jamais aimée ; et les gens avaient bien raison ; elle se jugeait sotte et

ennuyeuse ; elle aggravait le mal en y pensant ; elle le savait ; elle se tuait en

détail, avec une espèce d'horrible méthode. Elle disait : « Vous voulez me

faire croire que vous vous intéressez à moi ; mais je ne suis point dupe de vos

comédies. » Un compliment c'était pour se moquer ; un bienfait pour l'humilier.

Un secret c'était un complot bien noir. Ces maux d'imagination sont sans

remède, en ce sens que les meilleurs événements sourient en vain à l'homme

malheureux. Et il y a plus de volonté qu'on ne croit dans le bonheur.

Mais le professeur de psychologie allait découvrir une leçon plus rude

encore, une plus redoutable épreuve pour l'âme courageuse. Parmi un grand

nombre d'observations et de mesures autour de ces courtes saisons humaines,

il en vint à compter les globules du sang par centimètre cube. Et la loi fut

manifeste. Vers la fin d'une période de joie, les globules se raréfiaient ; vers la

fin d'une période de tristesse, ils recommençaient à foisonner. Pauvreté et

richesse du sang, telle était la cause de toute cettefantasmagorie d'imagination.

Ainsi le médecin était en mesure de répondre à ses discours passionnés :

« Consolez-vous ; vous serez heureuse demain. » Mais elle n'en voulait rien

croire.

Un ami, qui veut se croire triste dans le fond, me disait là-dessus : « Quoi

de plus clair ? Nous n'y pouvons rien. Je ne puis me donner des globules par

réflexion. Ainsi toute philosophie est vaine. Ce grand univers nous apportera

la joie ou la tristesse selon ses lois, comme l'hiver et l'été, comme la pluie et le

soleil. Mon désir d'être heureux ne compte pas plus que mon désir de

promenade ; je ne fais pas la pluie sur cette vallée ; je ne fais pas la mélancolie

en moi ; je la subis, et je sais que je la subis ; belle consolation ! »

Ce n'est pas si simple. Il est clair qu'à remâcher des jugements sévères, des

prédictions sinistres, des souvenirs noirs, on se présente sa propre tristesse ; on

la déguste en quelque sorte. Mais si je sais bien qu'il y a des globules làdessous,

je ris de mes raisonnements ; je repousse la tristesse dans le corps, où

elle n'est plus que fatigue ou maladie, sans aucun ornement. On supporte

mieux un mal d'estomac qu'une trahison. Et n'est-il pas mieux de dire que les

globules manquent, au lieu de dire que les vrais amis manquent ? Le

passionné repousse à la fois les raisons et le bromure. N'est-il pas remarquable

que par cette méthode que je dis, on ouvre en même temps la porte aux deux

remèdes ?

18 août 1913